JEUNESSE VERS LE FUTUR

JEUNESSE VERS LE FUTUR

En tant que lycéen où se placer face à l’avenir du monde qu’on nous a laissé ? Nous sommes tombés d’accord au cours de la discussion sur plusieurs points. Tout d’abord, nous étions d’abord d’accord pour dire que l’avenir qui nous attendait n’avait rien de rassurant. Ensuite il nous pesait aussi parfois de ne pas être écouté, en tout cas de ne pas se sentir écouté, de ne pas se sentir légitime à s’exprimer sur le sujet, particulièrement lors des repas de famille ou d’autres moments partagés avec d’autres générations. Enfin nous étions d’accord sur ce point : le titre de notre article ne veut rien dire, « la jeunesse » n’existe pas ; il existe seulement des jeunes, qui ont tous leur propre vision de l’avenir. Voici la notre !

JEUNESSE VERS LE FUTUR

UNE JEUNESSE DÉCADENTE ? ENCORE !?

La génération des étudiants de mai 1968, critiquée hier pour être jeune et se sentir libre, voit aujourd’hui dans la « génération Z » des jeunes fainéants aux mœurs décadentes. Voilà bien un phénomène universel : critiquer la génération suivante. J’espère que nous saurons respecter la tradition quand l’heure viendra.

Plus sérieusement, on peut penser que notre génération (comme beaucoup d’autres) s’est largement construite en opposition aux idées conservatrices de la génération précédente. Ainsi il est caractéristique de notre génération de pouvoir se questionner sur notre identité de genre ou notre orientation sexuelle en toute légitimité. En cela on peut considérer comme une grande chance d’être né au XIXe siècle (ou à la fin du XXe). L’homophobie, la misogynie, le racisme ou encore le sexisme n’ont cependant pas disparu. Et même dans notre génération, beaucoup de personnes ont encore du mal à accepter chacun comme il est.

Il est donc important d’établir ou de rétablir – selon les personnes – plus de dialogues intergénérationnel qui ne peut qu’être bénéfique à chacun. Pour donner de la légitimité à la parole des jeunes d’abord. Mais aussi pour se comprendre entre générations. Car comment relever les défis qui nous attendent si nous ne sommes pas un peu unis ? Et comment être plus uni ? En se parlant et en se comprenant.

Entre catastrophes écologiques, montée de l’extrême droite et pression du monde du travail, beaucoup de jeunes affrontent l’avenir avec une certaine angoisse. Nous sommes confrontés à l’angoisse de devenir adultes, « responsables ». « Nous sommes les acteurs du monde de demain » est certainement plus qu’une phrase bateau qu’on prône lors des manifestations. Nous serons, inévitablement les acteurs du monde de demain. Alors espérons que nous saurons faire en sorte que demain ne ressemble pas à hier.

COMMENT S’ORIENTER DANS UN MONDE DÉBOUSSOLÉ ? 

Parcoursup vient d’ouvrir et me voilà devant l’angoisse de la feuille blanche. Sauf que la feuille en question n’est pas un futur roman mais mon dossier d’orientation. Pas facile de choisir les études qu’on veut faire, donc notre futur métier, donc notre place dans le monde. Pas facile de décider de notre avenir maintenant, dans ce monde si incertain.

Alors que mes professeurs et mon entourage m’encouragent à faire des formations pour avoir de bons diplômes, mon cœur me chuchote que le plus important se trouve peut-être dans la solidarité entre les hommes et la protection de notre planète.

Pourquoi le travail est si souvent destructeur de l’environnement ? Pourquoi la solidarité me paraît loin du monde du travail et de sa pression ? Le discours moralisateur sur le travail et les institutions semble en dissonance avec ma vision du futur. Et devant cet avenir ingrat et assigné, j’ai comme une envie confuse de rester jeune longtemps. En attendant ma feuille est toujours blanche…

LES JEUNES AU SECOURS DE LA PLANÈTE ?

Vous avez déjà fait une manif pour le climat? Pas forcément et c’est normal ! Les jeunes ne sont pas tous engagés pour l’écologie de la même manière malgré les clichés de certains alors voici mon point de vue: On nous met la pression pour sauver la planète mais nous ne sommes pas tous à égalité dans les actions que l’on peut mener. Les grosses industries, les pays, ont beaucoup plus d’impact et de moyens pour agir. Pourtant, c’est sur nous que semble reposer le poids du futur. La jeunesse fait bien sûr des efforts, et même s’il est stressant de voir notre environnement devenir de plus en plus gris, de nombreuses actions portent de l’espoir.

Ce rêve bleu existe à travers mon regard de jeune: les manif’ qui rassemblent, des pays modèles (Suède, Norvège ), le développement des ONG, tout ça me donne envie de continuer mes petites actions responsables du quotidien. Mais pour ça nous devons aussi ne pas être les seuls à penser à un changement dans notre manière de vivre. 

Je vois bien également que certains n’ont pas la possibilité d’agir comme il «faudrait» par manque de moyens, chacun fait comme il peut. C’est pour ça que je pense que l’ écologie passe aussi par la solidarité et l’entraide. 

Écologie et Jeunesse semblent souvent synonyme, c’est un peu vrai, mais je pense que les choses vont s’améliorer seulement si les inégalités se réduisent pour que tout le monde puisse vivre convenablement dans un monde plus vert.

FAUT-IL AVOIR PEUR DU FUTUR ?

En tant que lycéens et lycéennes, aujourd’hui nous avons peur. Peur du monde du travail, peur des responsabilités que nous allons bientôt avoir, peur d’échouer. Mais au-delà de la peur que nous ressentons pour nous même, nous avons peur pour le monde. Les catastrophes naturelles qui se multiplient ou les inégalités et les discriminations qui s’intensifient sont autant de choses qui rendent l’avenir de notre monde inquiétant. Nous avons peur parce que si nous ne faisons rien, c’est une catastrophe qui nous attend. Or, rien, c’est-à-peu près ce que nous sommes en train de faire.

Parfois nous ne faisons rien parce que la peur nous paralyse. Face à une une souris je suis complètement paralysé, alors qu’il serait plus intelligent de courir. Face au futur, c’est la même chose. Prenons d’abord conscience que la crainte que nous avons du futur ne va jamais sans espoir. La crainte et l’espoir fonctionnent toujours ensemble. Alors regardons notre crainte de l’avenir sous un autre angle, celui de l’espoir. Si nous avons peur que le réchauffement climatique ne s’arrête pas, c’est que nous espérons qu’il s’arrête.

La prise de conscience, positive ou non – mais c’est mieux si elle est positive – est nécessaire. Nécessaire mais pas suffisante. En restant passif nous finissons par éteindre le peu de lumière qui scintille encore en nous. Il ne suffit pas de craindre ou d’espérer un événement pour qu’il advienne. Nous devons faire en sorte que la peur, ou l’espoir – appelez ça comme vous voulez – devienne un moteur et non un frein. La méthode pour cela est de transposer nos pensées tournés vers le futur en acte dans le présent.

« Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ! » 

JEUNESSE VERS LE FUTUR, Article proposé par la classe de terminale option EMC
du lycée Honoré d’Urfé. Retrouvez les dans le prochain numéro de PSSST ! avec une rubrique bla-bla sur le thème de l’hypocrisie dans nos sociétés… vaste sujet…