QUI NE DIT MOT CONSENT ?
Ce terme est pourtant très concrètement défini par le Larousse : l’action de donner son accord à un projet, à une action. On donne son consentement dans plein de situations : pour être pris-e en photo, lorsqu’on s’engage à quelque chose, lors d’une opération chirurgicale, etc. Donner son consentement n’est donc pas un acte passif, mais bien une affirmation qui doit être proclamée et parfois même signée par le biais, d’un contrat. Ce n’est pas quelque chose qui se cède, ce n’est pas quelque chose que l’on peut voler. L’expression » qui ne dit mot consent » va donc à l’encontre de la définition même du consentement.
Pourquoi le consentement devient-il alors si flou lors qu’appliqué aux relations sexuelles ? Pourquoi 90% des jeunes s’estiment-ils insuffisamment sensibilisées ? Léducation à la sexualité. inscrite dans le code de l’Education depuis 2001, prévoit pourtant un enseignement de la « notion de consenternent» dans les directives les plus récentes. Mais si la plupart des écoles. collêges et lycées assurent effectivement des cours d’éducation sexuelle, ceux-ci se cantonnent souvent à la réalité biologique de la chose, sans rentrer dans le détail du consentement. Pas surprenant qu’après. 66 % des jeunes femmes disent s’être déjà senties obligées d’avoir un rapport sexuel?
L’éducation au consentement à l’école, déjà incomplète sinon inexistante, pourrait aussi être considérée comme tardive. Les psychologues de l’enfance soulignent qu’il s’agit d’une notion qui devrait être enseignée tôt, dès 3 ans. Pour dire non, il faut apprendre à dire non; et cela ne concerne pas que la sexualité. Dès la petite enfance, il s’agit de laisser le choix dans tout ce qui implique un rapprochement physique: ne pas forcer les enfants à faire la bise s’ils n’en ont pas envie, par exemple (on peut très bien dire bonjour sans faire des bisous aux gens). Poser ses limites permet non seulement de formuler un « non » clair en cas de désaccord, mais aussi d’apprendre à écouter celles des autres.
Que faire alors des « oui » alcoolisés ?
» Lors d’un rapport consenti sous l’emprise de l’alcool, prudence : le consentement peut-il réellement être éclairé lorsque l’on est saoul-e ? Dans le doute, on n’y va pas. Alcool ou pas, chacun-e a le droit de changer d’avis, de mettre des limites et d’arrêter tout acte à tout moment. Les dépôts de plaintes ne peuvent pas être refusés sous prétexte que l’on avait bu.
Rappelons enfin que le consentement vaut dans tous les aspects de la sexualité. Enlever un préservatif sans prévenir, envoyer une photo de son sexe sans avoir obtenu l’accord de la personne qui la reçoit, montrer des photos dénudées ou érotiques de quelqu’un-e sans qu’il-elle le sache : ce n’est pas respecter le consentement.
QUE DIT LA LOI ?
QUI NE DIT MOT CONSENT ?
Texte : Brio ados @brio.ados